2018 - WTA - partie 1 : bilan général et niveaux Elo
Le bilan de la saison 2018 de la WTA est publié en 2 articles, pour des raisons de volume.
Avertissement : cet article passe sous silence les classements officiels de la WTA. N'y voyez pas que de la provocation. Mon blog recense les nombreux défauts des classements officiels de l'ATP et de la WTA, mais ils ne sont évidemment pas à jeter sans réflexion et conservent de toutes les façons l'autorité des instances officielles. J'ai toutefois ici voulu mettre en évidence que l'on peut raisonner autrement.
Avertissement : cet article passe sous silence les classements officiels de la WTA. N'y voyez pas que de la provocation. Mon blog recense les nombreux défauts des classements officiels de l'ATP et de la WTA, mais ils ne sont évidemment pas à jeter sans réflexion et conservent de toutes les façons l'autorité des instances officielles. J'ai toutefois ici voulu mettre en évidence que l'on peut raisonner autrement.
Bilan général
Par rapport à 2017, il n'y a pas eu de changement fondamental
dans le calendrier, mais quelques modifications intéressantes :
-
Le tournoi de Kuala Lumpur a été supprimé
-
Le tournoi de Biel a été déplacé à Lugano. Le
fait intéressant est que la surface du tournoi est maintenant la terre battue
et non plus le dur indoor.
-
Le tournoi de Bastad est supprimé et remplacé
par un deuxième tournoi à Moscou. La surface reste la terre battue.
-
Plus anecdotique, le tournoi de Stanford a été
déplacé à San Jose.
La bonne nouvelle est qu’il y a maintenant un tournoi
supplémentaire sur terre battue et deux de moins sur surface dure, inversant pour la première fois depuis
longtemps la tendance au déclin de cette surface dans le circuit WTA.
Le nombre total de tournois est donc maintenant de 56 avant
les masters. Rappelons que nous ne tenons pas compte ici des tournois WTA 125
qui ne sont pas traités comme les tournois du circuit principal par la WTA.
Cette catégorie s’étoffe d’année en année (10 en 2018) et il sera intéressant
d’observer la position de la WTA à ce sujet.
Les favorites[1]
se sont montrées globalement un peu plus fiables qu'en 2017 : 70.5 %
de victoires (hors abandons) au lieu de 69.9 %. La hausse est modeste,
mais suffit à déclencher une mini-révolution : cette année, les femmes se
sont révélées plus fiables que les hommes, dont les favoris confirment leurs
faibles résultats de 2017 (précisément, le pourcentage de succès des favoris
masculins est de 70.2%).
Le tableau ci-dessous détaille les statistiques de succès
par classification des favorites :
Pourcentage
de succès des favorites
|
2017
|
2018
|
Hyper-favorites (plus
de 80 % de chances de succès)
|
88,5 %
|
88.3%
|
« nettement » favorites (entre 2 chances sur 3 et 80%)
|
74,1 %
|
75.9%
|
« faiblement » favorites (entre 55 % et 2 chances sur 3)
|
61,9 %
|
62.6%
|
On constate que c’est surtout dans la catégorie
intermédiaire que les résultats sont bien meilleurs que l’année dernière. Je
sors mon joker pour une explication intelligente du phénomène. Il sera en tout
cas intéressant de vérifier l’année prochaine si la tendance se confirme et que
le tennis féminin entre de nouveau dans une ère prévisible.
303 joueuses ont pris part aux tableaux finaux de ces
tournois réguliers, contre 296 en 2017, un chiffre donc assez stable. Il n’y a
par contre eu que 34 joueuses à avoir fait leurs débuts sur le circuit
principal, ce qui est beaucoup moins que les 46 de 2017 et quasiment une
division par 2 des 65 de 2016.
L’augmentation du nombre de tournois WTA 125 est peut-être la cause de
cet effritement du nombre de joueuses pouvant se mêler aux meilleures.
Retour sur les prévisions de 2018 et perspectives 2019
J’avais prédit l’année dernière une stabilisation au plus
haut niveau de 4 joueuses : Halep, Muguruza, Pliskova et Svitolina, dont
la position dépendrait de l’évolution du niveau des vedettes sur le retour (S.
Williams, Sharapova et Azarenka) et de la résistance que pouvaient offrir
Kvitova, V. Williams et Wozniacki.
Sans être parfaite, la prévision était plutôt correcte (on
le constatera dans les tableaux chiffrés), mais il y a évidemment eu quelques
surprises, les 3 principales étant l’irruption au plus haut niveau d’Osaka, de
Q. Wang et de Sabalenka.
En 2019, j’ai peur que les fans des vedettes vieillissantes
soient déçus. Serena Williams me paraît physiquement fragilisée et je serais
étonné qu’elle joue un rôle de premier plan sur l’ensemble de l’année. Cela ne
veut pas dire qu’elle n’est pas capable de gagner ponctuellement un ou
plusieurs tournois majeurs, bien au contraire.
Pour la première fois, j’ai l’impression que Sharapova a
mentalement lâché et qu’elle a perdu cette hargne qui l’a maintenue des années
durant au premier plan. Peut-être a-t-elle basculé vers la préparation de sa
seconde carrière en priorité. Comme son fond de jeu ne la place pas
naturellement au-dessus de ses concurrentes, elle devrait disparaître plus ou
moins des palmarès principaux.
V. Williams me paraît maintenant définitivement rattrapée
par l’âge et devrait continuer à décliner doucement.
L’évolution d’Azarenka semble extrêmement difficile à
prévoir. Là aussi, je sors un joker.
Bref, 2019 devrait être l’amorce d’une modification
importante et durable des hiérarchies.
Qui, donc, pour sortir du lot ? Le ridicule ne tuant
pas, à ce qu’on me dit, je parierais bien sur un TOP 10 à fin 2019 constitué
comme cela (dans le désordre quand même, il ne faut pas exagérer)
Presque sûres :
Halep
Kerber
Svitolina
Osaka
Probables :
Wozniacki (sûr si la polyarthrite qu’elle a annoncé la
laisse tranquille)
Kvitova (si elle maîtrise une irrégularité chronique)
Ka. Pliskova (si elle se motive un peu)
Et celles qui auront le mieux tiré leur épingle du jeu
parmi :
Muguruza (si elle change radicalement de méthode de travail)
Stephens
Sabalenka (si elle peut confirmer ce qu’elle a montré ces
dernières semaines)
Azarenka
Barty
Keys (si elle joue plus souvent à son meilleur nouveau)
Kasatkina
Il sera amusant de savoir combien de ces 14 joueuses
seulement occuperont les 10 premières places fin 2019. J’ai pris un petit
risque en n’incluant pas dans ma liste S. Williams, Sharapova, Bertens, Goerges,
Q. Wang ou Garcia : nous verrons bien !
Classements des
joueuses
Le but de cette section est de proposer des évaluations alternatives
des performances de joueuses, complétant et mettant éventuellement en question
le classement officiel de la WTA
Niveau EloPB
C'est le niveau absolu des joueuses mesuré selon une
mesure de type Elo, adaptée au contexte du tennis.
Méthodologie :
-
Nous avons fait figurer les 100 premières du
classement, et nous avons ajouté pour information les classements et niveaux
des françaises hors TOP 100.
-
La colonne Evo Rang indique la progression de la
joueuse dans le classement. Quelques joueuses n’étaient pas classées en 2017,
nous l’avons indiqué par le sig.
-
La logique de la mesure de niveau Elo a été
expliquée dans les articles précédents de ce blog.
-
Nous avons indiqué pour information le dernier
tournoi disputé sur le circuit principal. Les joueuses qui reprendront
l’activité après une longue absence vont évidemment voir leur niveau baisser.
Attention, certaines joueuses pas très bien classées jouent régulièrement sur
le circuit secondaire.
Rang
|
Evo Rang
|
joueuse
|
niveau Elo
|
dernier tournoi
|
|
1
|
0
|
Williams S.
|
2 066,9
|
N'a plus joué depuis l'US
open
|
|
2
|
51
|
Osaka
|
2 003,3
|
Pékin
|
|
3
|
2
|
Halep
|
1 991,6
|
Pékin
|
|
4
|
3
|
Wozniacki
|
1 958,5
|
Pékin
|
|
5
|
-3
|
Azarenka
|
1 935,7
|
N'a plus joué depuis Tokyo
|
|
6
|
29
|
Kerber
|
1 894,4
|
Pékin
|
|
7
|
31
|
Wang Q.
|
1 886,6
|
Hong Kong
|
|
8
|
12
|
Barty
|
1 883,3
|
Wuhan
|
|
9
|
41
|
Bertens
|
1 876,2
|
Moscou
|
|
10
|
-7
|
Svitolina
|
1 872,6
|
Hong Kong
|
|
11
|
2
|
Kvitova
|
1 865,0
|
Pékin
|
|
12
|
46
|
Sabalenka
|
1 860,9
|
Tianjin
|
|
13
|
-9
|
Sharapova
|
1 858,4
|
N'a plus joué depuis l'US
open
|
|
14
|
-3
|
Keys
|
1 850,8
|
Pékin
|
|
15
|
-9
|
Muguruza
|
1 836,1
|
Luxembourg
|
|
16
|
-7
|
Pliskova Ka.
|
1 820,6
|
Moscou
|
|
17
|
-9
|
Garcia
|
1 817,7
|
Tianjin
|
|
18
|
5
|
Konta
|
1 810,9
|
Moscou
|
|
19
|
12
|
Stephens
|
1 808,3
|
Moscou
|
|
20
|
14
|
Sevastova
|
1 805,6
|
Moscou
|
|
21
|
18
|
Mertens
|
1 796,6
|
Moscou
|
|
22
|
10
|
Cibulkova
|
1 788,0
|
Pékin
|
|
23
|
2
|
Kasatkina
|
1 773,5
|
Moscou
|
|
24
|
-10
|
Goerges
|
1 773,2
|
Luxembourg
|
|
25
|
16
|
Giorgi
|
1 760,8
|
Linz
|
|
26
|
67
|
Buzarnescu
|
1 754,8
|
Moscou
|
|
27
|
30
|
Tsurenko
|
1 752,9
|
Moscou
|
|
28
|
-16
|
Williams V.
|
1 746,1
|
N'a plus joué depuis l'US
open
|
|
29
|
-10
|
Zahlavova Strycova
|
1 740,2
|
Linz
|
|
30
|
0
|
Pavlyuchenkova
|
1 736,3
|
Moscou
|
|
31
|
-13
|
Siegemund
|
1 724,4
|
Pékin
|
|
32
|
17
|
Puig
|
1 717,4
|
Linz
|
|
33
|
3
|
Kontaveit
|
1 711,7
|
Moscou
|
|
34
|
-10
|
Safarova
|
1 699,7
|
N'a plus joué depuis Québec
|
|
35
|
-8
|
Gavrilova
|
1 698,2
|
Moscou
|
|
36
|
51
|
Vekic
|
1 695,2
|
Luxembourg
|
|
37
|
38
|
Sasnovich
|
1 692,5
|
Moscou
|
|
38
|
-12
|
Kuznetsova
|
1 678,8
|
N'a plus joué depuis Canton
|
|
39
|
25
|
Kanepi
|
1 676,4
|
N'a plus joué depuis l'US
open
|
|
40
|
28
|
Martic
|
1 673,5
|
Tianjin
|
|
41
|
-8
|
Suarez Navarro
|
1 665,6
|
Luxembourg
|
|
42
|
-20
|
Zhang
|
1 664,9
|
Hong Kong
|
|
43
|
17
|
Bellis
|
1 658,4
|
N'a plus joué depuis Miami
|
|
44
|
-27
|
Makarova
|
1 656,1
|
Moscou
|
|
45
|
146
|
Hsieh
|
1 652,1
|
Tianjin
|
|
46
|
32
|
Petkovic
|
1 646,5
|
Luxembourg
|
|
47
|
-37
|
Bacsinszky
|
1 644,3
|
Tianjin
|
|
48
|
-33
|
Radwanska A.
|
1 643,6
|
N'a plus joué depuis Séoul
|
|
49
|
-6
|
Zvonareva
|
1 637,6
|
Moscou
|
|
50
|
27
|
Vondrousova
|
1 636,5
|
Wuhan
|
|
51
|
18
|
Gasparyan
|
1 632,4
|
Luxembourg
|
|
52
|
53
|
Riske
|
1 631,3
|
Tianjin
|
|
53
|
-24
|
Rybarikova
|
1 626,0
|
Moscou
|
|
54
|
5
|
Bencic
|
1 625,3
|
Luxembourg
|
|
55
|
26
|
Van Uytvanck
|
1 623,3
|
Luxembourg
|
|
56
|
9
|
Siniakova
|
1 622,7
|
Luxembourg
|
|
57
|
151
|
Jabeur
|
1 622,3
|
Moscou
|
|
58
|
Chong
|
1 609,7
|
Niveau provisoire, pas assez
de matches
|
||
59
|
Sramkova
|
1 608,3
|
Niveau provisoire, pas assez
de matches. N'a plus joué depuis Bucarest
|
||
60
|
209
|
Anisimova
|
1 607,0
|
N'a plus joué depuis le
Japan open
|
|
61
|
-13
|
Lucic
|
1 605,5
|
N'a plus joué depuis
l'Australian open
|
|
62
|
20
|
Diyas
|
1 602,8
|
Hong Kong
|
|
63
|
278
|
Kenin
|
1 602,6
|
Tianjin
|
|
64
|
25
|
Sakkari
|
1 594,3
|
Luxembourg
|
|
65
|
-44
|
Ostapenko
|
1 594,1
|
Hong Kong
|
|
66
|
-12
|
Babos
|
1 592,4
|
Luxembourg
|
|
67
|
-39
|
Peng
|
1 591,0
|
N'a plus joué depuis
Wimbledon
|
|
68
|
80
|
Tomljanovic
|
1 588,6
|
Moscou
|
|
69
|
-22
|
Mattek
|
1 588,1
|
N'a plus joué depuis Séoul
|
|
70
|
-14
|
Vesnina
|
1 587,7
|
N'a plus joué depuis Roland-Garros
|
|
71
|
-10
|
Rogers
|
1 586,5
|
N'a plus joué depuis Indian
Wells
|
|
72
|
-56
|
Vandeweghe
|
1 586,1
|
Pékin
|
|
73
|
-28
|
Konjuh
|
1 582,4
|
N'a plus joué depuis
Wimbledon
|
|
74
|
-2
|
Errani
|
1 578,5
|
N'a plus joué depuis
Roland-Garros
|
|
75
|
95
|
Putintseva
|
1 578,0
|
Moscou
|
|
76
|
-36
|
Cornet
|
1 576,8
|
Moscou
|
|
77
|
260
|
Yastremska
|
1 569,6
|
Luxembourg
|
|
78
|
Danilovic
|
1 564,8
|
Niveau provisioire, pas
assez de matches
|
||
79
|
nc
|
Zidansek
|
1 560,7
|
Tashkent
|
|
80
|
33
|
Bouchard
|
1 553,2
|
Luxembourg
|
|
81
|
-39
|
Watson
|
1 548,3
|
N'a plus joué depuis Québec
|
|
82
|
4
|
Brady
|
1 547,9
|
Hong Kong
|
|
83
|
-28
|
Krunic
|
1 544,6
|
Hong Kong
|
|
84
|
84
|
Wang Y.
|
1 541,3
|
Tianjin
|
|
85
|
-1
|
Mladenovic
|
1 539,4
|
Moscou
|
|
86
|
140
|
Vickery
|
1 538,1
|
N'a plus joué depuis l'US
open
|
|
87
|
-18
|
Lisicki
|
1 537,1
|
N'a plus joué depuis Canton
|
|
88
|
-51
|
Stosur
|
1 531,1
|
Hong Kong
|
|
89
|
-13
|
Friedsam
|
1 530,9
|
N'a plus joué depuis
l'Australian open
|
|
90
|
-19
|
Linette
|
1 525,3
|
Tianjin
|
|
91
|
-1
|
Krejcikova
|
1 519,5
|
Tianjin
|
|
92
|
-4
|
Wickmayer
|
1 519,0
|
N'a plus joué depuis l'US
open
|
|
93
|
-23
|
Niculescu
|
1 516,6
|
Luxembourg
|
|
94
|
-15
|
Flipkens
|
1 512,6
|
Luxembourg
|
|
95
|
1
|
Hercog
|
1 512,2
|
Tianjin
|
|
96
|
47
|
Allertova
|
1 508,4
|
Wimbledon
|
|
97
|
-12
|
Parmentier
|
1 508,3
|
Luxembourg
|
|
98
|
-7
|
Vinci
|
1 507,0
|
Rome
|
|
99
|
-25
|
Bondarenko K.
|
1 504,8
|
US open
|
|
100
|
nc
|
Kudermetova
|
1 504,8
|
Tianjin
|
Les françaises hors Top 100 :
148
|
-51
|
Dodin
|
1 441,1
|
Birmingham
|
|
153
|
-10
|
Georges
|
1 435,9
|
Roland-Garros
|
|
216
|
-10
|
Paquet
|
1 331,0
|
Roland-Garros
|
|
230
|
99
|
Ferro
|
1 316,3
|
Luxembourg
|
|
232
|
nc
|
Ponchet
|
1 314,3
|
Roland-Garros
|
|
257
|
-61
|
Hesse
|
1 289,9
|
Roland-Garros
|
Le fait de voir Serena Williams toujours à la première
place de ce classement va encore entraîner quelques polémiques. Je ne m’y
mêlerai pas et rappellerai simplement que sur 3 levées de Grand Chelem
disputées cette année, elle est allée 2 fois en finale. Aucune de ses
concurrentes n’a fait mieux. Il reste que, comme je l’ai dit plus haut, elle ne
me semble plus capable de tenir physiquement sur l’ensemble de l’année.
Osaka qui a été une des vedettes de l’année confirme avec
mon classement qu’elle n’a pas bénéficié de circonstances favorables, mais
qu’elle s’est réellement hissée cette année au niveau des meilleures. Elle
évolue à peu près au même niveau global qu’Halep (je parle de niveau global
parce que leurs compétences respectives sur les différentes surfaces sont
différentes).
Q. Wang et Sabalenka qui ont animé la fin de la saison se
retrouvent 7ème et 12ème ; cela rappelle la
progression de Garcia à la fin de l’année dernière. Je suis plus confiant sur
la pérennité de la seconde au plus haut niveau, nous verrons cela.
Si on regarde les niveaux Elo de 2017, on peut dire à
première vue que le niveau des meilleures a baissé. Pour être plus exact, la
mesure du niveau Elo, et particulièrement la variante que j’ai mise au point,
mesure la domination plus ou moins marquée de certaines joueuses sur leurs
adversaires. La baisse généralisée des valeurs des meilleures veut donc plutôt
dire que l’écart de niveau des meilleures sur leurs poursuivantes est de plus
en plus faible. Pour quantifier les choses, il y avait en 2017 6 joueuses au-delà
du niveau 2000, elles ne sont plus que 2 à la fin de cette année. A l’inverse,
elles sont maintenant 20 à dépasser le niveau 1800 contre 7 fin 2017
Le bilan des françaises en 2018 est clairement mauvais,
voire très mauvais. Celles qui figurent dans le Top 100 ont toutes régressé.
Presque pire, celles qui étaient en dehors du Top 100 s’en éloignent encore, à
l’exception de Ferro, encore bien loin toutefois de cette limite. Garcia est la
seule française dans le Top 50. Elle ma paraît à son niveau à cette place
(17è).
Les principales variations du classement
Elles sont classées selon la progression relative
du classement Elo de la joueuse et non pas de la progression en nombre de
places.
Pour les matheux, la formule utilisée est : progression relative =
classement fin 2018 / classement fin 2017. Au plus le résultat est petit, plus
grande est la performance.
Meilleures progressions
Joueuses dont le classement est au moins 2 fois meilleur
que l’année dernière
joueuse
|
Rang 2018
|
rang 2017
|
|
Osaka
|
2
|
53
|
|
Kerber
|
6
|
35
|
|
Bertens
|
9
|
50
|
|
Wang Q.
|
7
|
38
|
|
Kenin
|
63
|
341
|
|
Sabalenka
|
12
|
58
|
|
Anisimova
|
60
|
269
|
|
Yastremska
|
77
|
337
|
|
Hsieh
|
45
|
191
|
|
Jabeur
|
57
|
208
|
|
Buzarnescu
|
26
|
93
|
|
Vickery
|
86
|
226
|
|
Barty
|
8
|
20
|
|
Vekic
|
36
|
87
|
|
Putintseva
|
75
|
170
|
|
Tomljanovic
|
68
|
148
|
|
Tsurenko
|
27
|
57
|
|
Sasnovich
|
37
|
75
|
|
Riske
|
52
|
105
|
|
Wang Y.
|
84
|
168
|
On se doutait bien qu’Osaka jouerait les premiers rôles,
de même que Q. Wang et Sabalenka. Kerber
revient au pus haut niveau après une année 2017 difficile (je dois reconnaître
que c’est une petite surprise pour moi) et Bertens est récompensée de ses
résultats enfin bons en dehors de la terre battue.
Parmi les jeunes, Kenin, Anisimova et Yamstremska signent
les meilleures progressions, mais restent en valeur absolue assez loin des
meilleures ; elles ont beaucoup de temps pour progresser.
Il ne faut pas oublier la poursuite des progrès de Barty,
maintenant à la 8ème place et qui a les moyens de disputer les
places d’honneur aux meilleures. Cela finira bien pa se traduire dans les
palmarès. La remarque est aussi valable pour Mertens, probablement avec un peu
de décalage dans le temps.
Plus fortes régressions
Joueuses dont le classement est au moins 2 fois moins bon
que l’année dernière. La moins bonne performance est à la fin.
joueuse
|
Rang 2018
|
rang 2017
|
|
Garcia
|
17
|
8
|
|
Williams V.
|
28
|
12
|
|
Stosur
|
88
|
37
|
|
Peng
|
67
|
28
|
|
Azarenka
|
5
|
2
|
|
Muguruza
|
15
|
6
|
|
Makarova
|
44
|
17
|
|
Ostapenko
|
65
|
21
|
|
Radwanska A.
|
48
|
15
|
|
Sharapova
|
13
|
4
|
|
Svitolina
|
10
|
3
|
|
Vandeweghe
|
72
|
16
|
|
Bacsinszky
|
47
|
10
|
Peu de surprises de mon point de vue dans ce
tableau : les vedettes vieillissantes ou démotivées (Stosur, V. Williams,
Sharapova et A. Radwanska) se partagent les moins bonnes places avec les
espoirs qui ne confirment pas : Vandeweghe, Ostapenko, Muguruza et dans une
moindre mesure Svitolina, qui reste tout de même dans le Top 10. On notera le
spectaculaire effondrement de Vandeweghe, dont j’ai peur que le niveau flatteur
de 2017 était un simple moment d’état de grâce.
Progression Elo
Il s'agit de la variation de niveau Elo mesurée entre fin
2017 et fin 2018. On mesure ici la progression de chaque joueuse en niveau
absolu.
Guide de lecture :
- variation inférieure ou égale à 40 : évolution non
significative, niveau stable
- variation entre 40 et 80 : légère évolution, qui
prend plus de sens si elle confirme la tendance de l'année passée.
- variation supérieure à 160 : traduit un vrai
changement de catégorie de la joueuse.
Dans ce premier tableau, nous présentons les meilleures
progressions (supérieures à 80) :
classement
|
joueuse
|
progression
|
statut
|
1
|
Collins D.
|
400,0
|
validé
|
2
|
Osaka
|
379,9
|
validé
|
3
|
Kenin
|
369,8
|
validé
|
4
|
Yastremska
|
321,4
|
validé
|
5
|
Lapko
|
286,4
|
validé
|
6
|
Anisimova
|
286,0
|
validé
|
7
|
Bertens
|
254,8
|
validé
|
8
|
Sabalenka
|
250,9
|
validé
|
9
|
Buzarnescu
|
233,8
|
validé
|
10
|
Hsieh
|
228,8
|
validé
|
11
|
Jabeur
|
211,4
|
validé
|
12
|
Peterson
|
196,6
|
validé
|
13
|
Wang Q.
|
190,6
|
validé
|
14
|
Kerber
|
172,6
|
validé
|
15
|
Vekic
|
162,4
|
validé
|
16
|
Vickery
|
156,5
|
validé
|
17
|
Tsurenko
|
139,1
|
validé
|
18
|
Sasnovich
|
132,3
|
validé
|
19
|
Putintseva
|
130,9
|
validé
|
20
|
Mertens
|
129,9
|
validé
|
21
|
Potapova
|
129,2
|
validé
|
22
|
Riske
|
126,9
|
validé
|
23
|
Tomljanovic
|
123,9
|
validé
|
24
|
Rybakina
|
119,4
|
provisoire
|
25
|
Stollar
|
110,8
|
validé
|
26
|
Arango
|
100,3
|
provisoire
|
27
|
Giorgi
|
99,6
|
validé
|
28
|
Martic
|
99,0
|
validé
|
29
|
Petkovic
|
93,0
|
validé
|
30
|
Jakupovic
|
92,6
|
validé
|
31
|
Barty
|
91,8
|
validé
|
32
|
Wang Y.
|
90,8
|
validé
|
33
|
Vondrousova
|
88,1
|
validé
|
34
|
Minella
|
83,2
|
validé
|
35
|
Teichmann
|
83,2
|
validé
|
36
|
Kanepi
|
82,1
|
validé
|
37
|
Puig
|
81,8
|
validé
|
38
|
Van Uytvanck
|
80,2
|
validé
|
Cette année, nous assistons à des écarts extrêmement
importants, ce qui confirme de mon point de vue que nous changeons de cycle.
Parmi les jeunes, on retrouve les mêmes que dans le
tableau précédent. Le cas de D. Collins est un peu particulier, puisqu’elle
avait terminé 2017 avec un niveau Elo réellement affligeant de 958 (inférieur
au niveau conventionnel de 1000 attribué aux « débutants » classés au
delà de la 1000ème place !). Sa progression énorme ne la place donc en
absolu qu’à un niveau moyen cette année.
Intéressons-nous maintenant aux pires
régressions (baisse de plus de 80 points Elo) :
271
|
Cornet
|
-81,0
|
validé
|
272
|
Kuznetsova
|
-81,2
|
validé
|
273
|
Radanovic
|
-81,4
|
provisoire
|
274
|
Hogenkamp
|
-85,0
|
validé
|
275
|
Lepchenko
|
-86,2
|
validé
|
276
|
Pliskova Ka.
|
-86,5
|
validé
|
277
|
Vikhlyantseva
|
-91,7
|
validé
|
278
|
Golubic
|
-92,5
|
validé
|
279
|
Grammatikopoulou
|
-101,1
|
provisoire
|
280
|
Williams V.
|
-101,9
|
validé
|
281
|
Garcia Perez
|
-103,0
|
Provisoire
|
282
|
Duque Marino
|
-105,2
|
Validé
|
283
|
Garcia
|
-106,8
|
Validé
|
284
|
Zhang
|
-112,0
|
Validé
|
285
|
Watson
|
-114,8
|
Validé
|
286
|
Rybarikova
|
-117,3
|
Validé
|
287
|
Tomova
|
-117,9
|
Validé
|
288
|
Kalinskaya
|
-119,2
|
Validé
|
289
|
Sorribes Tormo
|
-121,0
|
Validé
|
290
|
Cabrera
|
-127,7
|
Validé
|
291
|
Svitolina
|
-132,3
|
Validé
|
292
|
Williams S.
|
-138,2
|
Validé
|
293
|
Sharapova
|
-143,7
|
Validé
|
294
|
Makarova
|
-151,2
|
Validé
|
295
|
Peng
|
-155,7
|
Validé
|
296
|
Cirstea
|
-156,1
|
Validé
|
297
|
Muguruza
|
-161,0
|
Validé
|
298
|
Witthoeft
|
-163,3
|
Validé
|
299
|
Radwanska A.
|
-169,9
|
Validé
|
300
|
Begu
|
-171,0
|
Validé
|
301
|
Stosur
|
-172,6
|
Validé
|
302
|
McHale
|
-178,4
|
Validé
|
303
|
Azarenka
|
-180,1
|
Validé
|
304
|
Ostapenko
|
-189,5
|
Validé
|
305
|
Vandeweghe
|
-225,7
|
Validé
|
306
|
Bacsinszky
|
-239,7
|
Validé
|
On retrouve malheureusement beaucoup des top players de
2017 dans ce triste palmarès. Si l’on veut positiver, nous dirons que
l’amoindrissement de l’écart avec leurs concurrentes rendra les matches plus
indécis et donc plus palpitants. Cela confirme en tout cas la fin d’un cycle où
le même petit groupe de joueuses accaparaient les premières places.
Je suis personnellement déçu de trouver Svitolina dans ce
groupe ; elle était une des plus régulières parmi les top players et elle
a un peu perdu cette qualité en 2018. Je continue à penser que rien ne devrait
l’empêcher de retrouver le podium. Azarenka fait partie des plus fortes
baisses, mais je n’arrive pas à m’en inquiéter et je pense qu’il faudra
continuer à compter avec elle … si elle joue régulièrement. Enfin, Ostapenko et
dans une moindre mesure Muguruza confirment toutes leurs faiblesses
rédhibitoires pour figurer durablement au plus haut niveau.
[1] La notion de favorites est donnée par les
indications des bookmakers et des sites de betting exchange qui sont les seules
entités à faire une évaluation scientifique des chances de victoires des
joueurs. Cette référence ne doit pas être considérée comme une incitation à
parier.
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